Mise à jour: 3 octobre 2019
Il fait la richesse de la langue française tout en posant problème à plusieurs Québécois… J’ai nommé: le pronom relatif! Dans cet article, j’explique cette notion avec des exemples, puis je vous donne un truc de pro pour faciliter votre autocorrection.
Commençons par la base!
La base: le pronom
Un pronom, c’est un mot qui peut représenter un nom, un pronom ou un groupe nominal; un adjectif ou un groupe adjectival; une phrase.
En gros, un pronom remplace un groupe de mots par un seul.
Il existe 6 catégories de pronoms: personnels, possessifs, démonstratifs, indéfinis, relatifs et interrogatifs.
Déjà perdu? Explorez ces articles de la Banque de dépannage linguistique (BDL) pour mieux comprendre.
Ici, nous aborderons spécifiquement les pronoms relatifs.
Beaucoup de personnes connaissent différentes difficultés à les utiliser, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. Et je les comprends! Quand on doit en utiliser un, on y va un peu au hasard, n’est-ce pas?
Clarifions tout ça!
Introduction au pronom relatif
Un pronom relatif représente un nom ou un pronom et introduit une phrase relative.
Une phrase relative est une phrase (sujet + verbe + complément) qui existe en fonction d’une autre phrase. Elle a du sens relativement à cette autre phrase.
Ce qu’il faut retenir maintenant: le nom ou pronom représenté par le pronom relatif est toujours son antécédent. Ça veut dire que ce qui est remplacé par le pronom DOIT se trouver juste avant dans la phrase ou le texte. Toujours. Juste avant.
Il existe les pronoms relatifs définis, qui peuvent être simples ou composés, et un pronom indéfini. Voici un petit tableau, tiré du Multi Dictionnaire.

Utilisation du pronom relatif
OK. Je devine vos yeux ronds comme des billes. «De kossé?!» que vous vous dites. Ne vous inquiétez pas: on va tout décortiquer.
Qui
Prenons deux phrases comme exemples.
Phrase simple: Je parle à ma sœur.
Phrase avec subordonnée relative: Je parle à ma soeur, qui parlera ensuite à notre père.

Si les termes des encadrés ne sont pas clairs, consultez ces articles de la BDL pour mieux les comprendre.
En français, chaque mot a une nature (c’est quoi) et une fonction (il fait quoi).

Le mot nous intéresse ici est «qui». Sa nature est PRONOM RELATIF et sa fonction est SUJET.
Pourquoi dit-on «pronom relatif»? Parce que c’est un pronom qui est relatif à de l’information donnée précédemment dans le texte.
Dans l’exemple, «qui» est relatif à «ma sœur. Tout le monde comprend qui parlera au père, parce que l’information de référence a été donnée d’abord.
On n’écrit pas: Je parle à qui, ma sœur parlera ensuite à notre père. On se demanderait tout de suite: «C’est qui, qui? On dirait plutôt une question!»
À savoir: On utilise «lequel» au lieu de «qui» lorsque l’antécédent est un animal ou une chose. Bref, quand ce n’est pas une personne.
Donc, il faut que le référent soit clair et explicite. En français, pas de devinette! À moins qu’on fasse de la poésie, mais là, c’est tout autre chose 😉
Dont
On a beaucoup de mal avec «dont», du moins au Québec. Et c’est très dommage! Il est si simple à utiliser, en fait.
Deux phrases simples: Je prends le marteau. Je me sers du marteau.
Phrase avec subordonnée relative: Je prends le marteau dont je me sers.
D’abord, clarifions que «du», c’est la contraction de «de» et «le». On ne dit pas «Je me sers de le marteau», mais ça revient à ça.
Au Québec, surtout à l’oral, on a tendance à dire «le marteau que je me sers». À l’oral, ça peut passer (quoi que…!). À l’écrit, on voit que quelque chose cloche, n’est-ce pas? Suivez votre instinct 🙂
Retournons à notre exemple. Un petit truc? Dans un cas pareil, le référent commence aussi par la lettre D.
Je me sers de quoi? Du marteau. Le marteau dont je me sers.

Ça demande une certaine discipline, surtout à l’oral, car il faut décortiquer ce qu’on dit. Mais c’est une petite habitude facile à prendre, qui rend un texte tellement plus agréable à lire!
Des exemples composés
Voici un premier exemple avec un pronom relatif composé.
Deux phrases simples: Je pointe le magasin. J’achète les cahiers de ce magasin.
Phrase avec subordonnée relative: Je pointe le magasin duquel j’achète les cahiers.

C’est la même logique que dans l’exemple précédent! Dans ce cas-ci, «duquel» est la façon de dire «de lequel».
On se souvient que «lequel» remplace «qui» pour désigner un animal ou une chose 🙂
Voici un dernier exemple, avec une phrase complexe.
Phrase avec subordonnée relative: Je regarde les enfants auxquels je parlerai plus tard.

Dans ce contexte, le verbe «Parler» est suivi par la préposition «à» (à qui parle-t-on?).
Si on regarde un seul enfant, donc si on utilise le singulier, le pronom relatif est «auquel» («à» + «lequel»). Dans l’exemple, comme il y a plusieurs enfants, on écrit « auxquels » («à» + «lesquels»).
Une fois qu’on met tout «à l’endroit», c’est-à-dire qu’on retrouve nos phrases simples, ça devient plus clair.
Deux phrases simples: Je regarde les enfants. Je parlerai aux enfants plus tard.
Un truc de pro pour maîtriser le pronom relatif
Lorsque vous hésitez, séparez les phrases et retrouvez le complément du deuxième verbe. Les premières fois, ça demande une certaine gymnastique mentale, mais on s’y habitue rapidement. En plus, les phrases très longues gagneraient souvent à être divisées, surtout sur le web.
Pour vous exercer, prenez n’importe quel livre et repérez un des termes du tableau. Trouvez à quoi il se rapporte et pourquoi l’auteur a choisi ce terme-là exactement. La logique de la syntaxe vous apparaîtra rapidement.
Sources
DE VILLERS, Marie-Éva. La nouvelle grammaire en tableaux, 2015, Québec Amérique, 6e édition.
OQLF, Banque de dépannage linguistique, http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/, consultée en avril 2017
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